
Objectif : Permettre à nos jeunes collégiens morbihannais de faire vivre la mémoire des combattants morts pour la France, et raviver l’histoire, à travers le travail de jeunes générations.
Cérémonie finale du 23 mai 2025
Le projet "Génération Héros 2025 - Saison 2" a réuni des élèves de six collèges du Morbihan dont trois du réseau de l’Enseignement Catholique du Morbihan pour honorer la mémoire des résistants fusillés à Port-Louis en 1944.
Lors de la cérémonie finale le 23 mai 2025, les élèves ont présenté leurs œuvres devant un certain nombre d’Autorité et d’élus, dont Florence Bessy, Sous-Préfète de Lorient, David Lappartient, Président du Conseil départemental de Morbihan, Muriel Jourda, Sénatrice, Stéphane Caron, Directeur académique des Service de l'Education nationale du Morbihan, Laurent de Beaucoudrey, Directeur diocésain de l'Enseignement catholique, et Daniel Martin, Maire de Port-Louis. Cette cérémonie a également été l'occasion de mettre à l'honneur Marguerite Richard, fille de résistants et membre du Centre d'Animation Historique de Port-Louis.
Les élèves ont retracé la vie de dix résistants à travers des créations artistiques telles que la photographie, l'écriture épistolaire, le slam et le stop motion, se faisant ainsi passeurs de mémoire. Les collégiens et collégiennes pourront valoriser le projet qu'ils ont mené dans le cadre de Génération Héros pour leur oral de brevet en juin prochain.
Portrait de Lucien David par les élèves du Collège Saint Pierre de Port-Louis
Avec le soutien de Ludovic Bedel, les élèves ont choisi de rendre hommage à Lucien David en slamant sa vie. Un hommage puissant et rythmé sur ses terres natales.
Lucien David, 21 ans
Lucien DAVID, né à Port-Louis, a suivi une formation de mécanicien en passant par l’École de pupilles de la Marine nationale de Brest puis l’École des apprentis mécaniciens de Lorient.
Engagé dans la Marine nationale, il sert comme mécanicien sur le contre-torpilleur Valmy, basé à Toulon mai et juin 1940, puis à Beyrouth à partir de novembre 1940. Le navire est engagé sous le gouvernement de Vichy contre la marine britannique avant d’être sabordé en novembre 1942 à Toulon lors de l’invasion de la zone Sud par la Wehrmacht.
Promu 1ère classe, Lucien DAVID reste à Toulon jusqu’en avril 1943 avant de revenir auprès de ses parents réfugiés à Landaul, suite aux bombardements de la région lorientaise. C’est alors qu’il s’engage dans la résistance intégrant le 2e bataillon (ORA) des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). En tant que caporal-chef, il réalise des sabotages de voies ferrées et assure des ravitaillements sur le secteur d’Auray, Landaul, Brec’h, et alentours.
Le 30 avril 1944, en revenant d’une mission, il est arrêté avec trois de ses camarades au village de Kergouarec à Brec’h pour «actes de résistance, activité patriotique, attaques contre des Allemands». Ils sont conduits au château de Kerlivio à Brandérion où ils subissent interrogatoires et tortures.
Amenés sur la place publique de Landaul, ils sont fusillés avec leurs propres armes sous les yeux d’une cinquantaine de Landaulais, forcés d’assister à l’exécution, encadrés par 150 Allemands.
Inhumé dans le cimetière de Landaul, le corps de Lucien DAVID est transféré après la guerre dans le cimetière de Port-Louis, sa commune d’origine.
Portrait de Roger et Joseph Justum par les élèves du Collège Saint Joseph de Caudan
Avec le soutien de Ludovic Bedel, les élèves ont slamé la mémoire de Roger et Joseph Justum, deux frères résistants, unis dans le combat et dans l'histoire. Un texte puissant et engagé.
Roger et Joseph Justum, 23 et 22 ans
Nés à Moréac, ces deux frères, tous deux cultivateurs à Pluméliau - l’aîné à Kervréhaut et le cadet chez leur père à Kermadio – ont rejoint la Résistance en intégrant la compagnie Ploumarc’h des Francs-tireurs et partisans Français (FTPF) de Pluméliau.
Leur engagement courageux est brutalement interrompu le 8 juin 1944 lorsque les forces allemandes arrêtent les deux frères et l’épouse de Roger au domicile de ce dernier. Selon leur père, Joseph aurait été arrêté alors qu’il transportait des armes chez son frère aîné.
Odette, l’épouse de Roger, est libérée. Les deux frères sont conduits à Pontivy puis transférés à l’école Sainte-Anne de Guémené où ils subissent interrogatoires et tortures. Leur destin est scellé à la citadelle de Port-Louis où ils sont fusillés en juin ou juillet 1944 à l’âge de 23 et 22 ans.
En mai 1945, Louis Justum identifie le corps de son fils, Roger. En revanche, il ne reconnaît pas celui de Joseph, qui ne portait pas ses effets personnels. Selon certains témoignages, le père aurait refusé d’admettre que la mort de ses deux fils. Un jugement du tribunal civil de première instance de Pontivy, en septembre 1952, déclare officiellement Joseph mort. En 2021, une plaque est ajoutée en son honneur au mémorial des fusillés de la citadelle de Port-Louis.
Portrait de François Valy par les élèves du Collège Saint Joseph La Salle de Lorient
Avec le vidéaste Rémi Duquenne, les élèves ont narré en stop motion le destin tragique de François Valy, à travers des séquences animées, créées image par image.
François Valy, 22 ans
François VALY était boulanger à Plouay, dans sa commune de naissance. Il entre en Résistance au sein du 3e bataillon des Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF) qui devient ensuite le 6e bataillon des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). Il est promu sergent dans la 3e compagnie de ce bataillon cantonné dans le secteur de Pluméliau.
Tout au long de l’année 1944, François VALY multiplie les actes de bravoure. Le 8 mai, il participe à une attaque contre un convoi allemand sur la route reliant Pontivy à Pluméliau mettant hors d’usage trois camions et causant la mort de cinq soldats ennemis. Quelques jours plus tard, le 22 mai, lui et ses camarades résistants désarment deux officiers et un sergent allemands sur la route d’Inguiniel à Pont Calleck.
Le destin du jeune résistant bascule le 3 juin 1944. Trahi par une dénonciation, François VALY et ses camarades résistants sont arrêtés à Plouay puis transférés à l’école Sainte-Anne de Guémené où ils subissent interrogatoires et tortures. Il est ensuite conduit à la citadelle de Port-Louis où il est fusillé en juillet 1944 à l’âge de 22 ans.
Des funérailles sont organisées à Plouay en son honneur et celui de ses camarades le 31 mai 1945.
Générations Héros 2024-2025 est un projet pédagogique et artistique où des collégiens de troisième explorent le destin de jeunes Résistants fusillés en 1944 près de la Citadelle de Port-Louis. En menant une enquête historique, ils redonnent vie à ces parcours à travers des créations artistiques (stop motion, slam, écriture, photographie).
Ce programme leur permet de plonger dans l’Histoire, de mesurer la diversité des engagements et sacrifices et de développer une sensibilité à la mémoire collective. Ils se confrontent aux sources et méthodes historiques, devenant ainsi des acteurs de la transmission mémorielle. Générations Héros offre une approche immersive, où l’Histoire devient une matière vivante et expressive, mêlant émotion, réflexion et créativité.
Lancé l’an dernier en partenariat avec la Préfecture du Morbihan et les archives départementales, ce projet s’inscrit pleinement dans la politique de mémoire portée par le Département et dans le parcours citoyen de l’élève. Cette année, 3 nouveaux collèges de notre réseau (Saint-Joseph de Caudan, Saint-Joseph La Salle de Lorient et Saint-Pierre de Port-Louis) se sont lancés dans cette belle initiative éducative !
Retrouver les héros et les coulisses de ce travail de mémoire sous CE LIEN.